NOUVEAUX RYTHMES SCOLAIRES : SOUS L’ANGLE DE L’INÉGALITÉ C’EST NON !

Une réforme au rythme de l’austérité et…de la continuité 

Avant de poser la question de la semaine de 5 jours, voyons au préalable ce que recèle le passage à la semaine de 4 jours et demi.

Car si le consensus qui existait sur cette question a été pulvérisé par le décret Peillon, c’est que le problème ne saurait se limiter à la forme ou à la méthode.

Le gouvernement s’apprête à passer en force alors même que le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) a rendu un avis négatif sur ce décret !

Une réforme des rythmes est importante et nécessaire, tout le monde en convient.

Mais elle doit se construire en partant des besoins des enfants et s’inscrire dans un changement plus global de la société.

Il faut pour cela rompre avec la précarité et la flexibilité que le gouvernement veut ériger en règle après l’accord minoritaire du 11 janvier 2013 entre le Medef et des syndicats qui ne représentent pas un tiers des salariés !

Le temps de l’enfant ne peut être dissocié de celui du salariat ni de celui de la famille.

Telle est l’hérésie initiale d’une réformette qui n’est là que pour faire diversion sur le cœur de la future loi d’orientation qui s’appuie sur l’égalité des chances et le socle commun mis en place par François Fillon !

Mais Vincent Peillon va plus loin : en réformant les rythmes scolaires, il en profite pour ouvrir la porte à la marchandisation de l’éducation et entérine une école à deux vitesses.

Qui ne voit pas qu’en commençant par rejeter dans le temps périscolaire l’éducation artistique comme c’est envisagé, l’école publique externalise au gré des différentes collectivités qui les prendront (ou non) en charge la transmission et l’apprentissage de connaissances qui doivent être enseignées à tous les élèves.

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Aujourd’hui l’éducation artistique deviendrait pratique artistique, demain l’éducation physique et sportive se réduirait au sport, l’éducation musicale glisserait vers la musique et serait assurées par des animateurs plus ou moins formés avant d’être après-demain mis en concurrence avec des boîtes privées dans le cadre d’appels d’offres tel que le préconise depuis 215 ans l’OCDE.

La réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon est donc un coin enfoncé dans l’égalité républicaine entre les élèves et entre les territoires.

Elle sert à préparer l’acte III de la décentralisation qui entend mettre à bas le cadre national et voir l’Etat se décharger de ses prérogatives sur le dos des collectivités sous couvert d’économies.

Elle est aussi le prélude à sortir de l’école les disciplines émancipatrices qui doivent être proposées à tous les enfants pour leur fournir un haut niveau de culture commune.

Elle doit donc être de toute urgence repensée non plus sous l’angle de l’austérité auto-contrainte qui invite à déshabiller l’école mais bien en partant des besoins des enfants et des élèves afin de permettre la réussite de tous.

La semaine de 4 jours et demi pourrait le permettre à condition de rompre avec la logique que nous ne connaissons que trop depuis des années et dont nous voyons encore apparaître tous les vices à la faveur du décret Peillon.

François Cocq

Secrétaire général à l’éducation du Parti de Gauche

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