L’Energie en débat à Ambérieu

Vendredi 16 mars, se tenait la troisième Assemblée Citoyenne d’Ambérieu en Bugey, autour de notre candidate Mylène Ferri et du candidat de la première circonscription, Sébastien Boileau.

Après les déchets et les transports, c’est l’Énergie qui était au programme de notre réflexion.

Une soirée riche en enseignements, un vrai temps d’Éducation Populaire !

Résumé :

Luc Foulquier, chercheur en Écologie (PCF), introduit le débat en montrant le besoin d’élever le niveau de culture des citoyens, tant sur les aspects scientifiques que sur la compréhension des enjeux. Il rappelle les 3 « questions fondamentales » de l’Humanité :

Rappel qu’il complète de constats :

Autant de réalités à mettre en regard de nos débats et de ce que nous vivons, ici en France. Autant de réalités qui éclairent la hauteur des besoins actuels de l’humanité, auxquels il faut ajouter ceux que généreront les 2 milliards de naissances prévues dans les prochaines années.

 

Ces enjeux posés, il nous montre que nous sommes au bord d’une catastrophe écologique. Les scientifiques s’attendent à un réchauffement moyen de l’ordre de 3 à 4°C, valeur qui est un « seuil d’emballement » : à partir de ces valeurs, le réchauffement irait en s’accentuant «automatiquement ». La première conséquence, la plus visible, serait le déplacement de dizaines de millions de femmes et d’hommes.

 

Il faut donc que l’humanité résolve l’équation : fournir les besoins fondamentaux à tous, et dans le même temps éviter la catastrophe. Première condition pour réussir cet immense défi : que les pays industrialisés divisent immédiatement par 4 leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

Nous n’en prenons malheureusement pas le chemin, et le système capitaliste en est la cause fondamentale. Si l’on croit par exemple que les industriels allemands ont décidé de sortir du nucléaire par « souci écologique », on se trompe : quand il faut 22 ans pour rentabiliser une centrale nucléaire, il faut 2,5 ans pour rentabiliser une centrale au gaz. C’est donc le profit à court terme qui guide les décisions qui sont prises. Luc nous montre ainsi la « guerre mondiale du gaz » qui se déroule actuellement, avec des conflits tant sur les zones de production que sur le tracé des gazoducs.

 

Les deux réponses d’urgence et de très court terme que Luc tire de notre programme partagé sont la recherche pour l’efficacité énergétique (obtenir le même service en dépensant moins d’énergie) et l’application d’un programme drastique d’économie (chassez l’inutile, dont la publicité est une figure emblématique).

 

 

Mathieu Agostini, président de la commission Ecologie du Parti de Gauche, nous invite à être réalistes : si l’Ecologie n’est pas au centre de la campagne électorale, c’est le moins que l’on puisse dire, le politique s’occupe bel et bien de la question. En témoigne le récent ralliement de Hollande à l’exploitation des gaz de schistes, la tentative de nomination de Borloo chez Veolia, le défossement de Kosciusko-Morizet sur l’OGM Monsanto 810, les assouplissements des lois Grenelle (avec l’autorisation des poids lourds de plus de 44 tonnes) ou la dissolution récente du Centre National pour la Protection de l’Environnement.

Oui, nous sommes bel et bien au « seuil d’emballement » et en train de vivre la « 6e extinction des espèces » (extinction dont le rythme est, selon l’ONU, 50 à 500 fois plus rapide que les précédentes) ; pour autant le politique peut agir et les choix actuels sont des choix contraires à l’intérêt de l’humanité. Pour Mathieu, le seul sujet de débat est notre capacité à survivre avec des ressources qui s’épuisent, à l’heure où le « pic oil » est en train d’être passé et alors que les pics du gaz et de l’uranium sont eux-mêmes passés.

Le capitalisme a transformé ces ressources rares en marchés. Et les conséquences sociales mentionnées par Luc sont déjà des réalités dans notre propre pays, avec 10 millions de « précaires énergétiques » et 200.000 coupures d’électricité par an. Les soi-disant réponses au problème environnemental que prône le « capitalisme vert » ne font qu’aggraver la situation sociale, et Mathieu cite pour l’exemple les expropriations qui se déroulent en Afrique pour la création de fermes solaires, ou le pillage en règle des ressources utiles à la fabrication de panneaux solaires.

 

Sa démonstration est implacable : le problème environnemental n’est pas une opposition Nord/Sud, c’est une opposition de classe !

En témoignent les luttes en cours : les salariés d’EDF, de FRALIB, d’ARKEMA, de PETROPLUS etc. réalisent la convergence entre les luttes sociales et les luttes environnementales.

 

Mathieu en vient à la colonne vertébrale de notre programme : la Planification Écologique. Il nous démontre comment notre seule protection possible est de « découpler » l’énergie de la finance. Il réaffirme qu’il existe un intérêt général humain, et qu’à ce titre le marché n’a rien à faire dans la gestion des ressources énergétiques.

La Planification Écologique est avant tout une méthode :

Il prend l’exemple des transports : si nous laissons le marché agir seul, il est d’avance acquis que, pour des raisons de rentabilité, une montée du prix du baril de pétrole brut à 150$ générera la suppression de 150.000 postes dans l’industrie automobile française. Or, ce prix sera atteint. Il est donc urgent de planifier la reconversion des travailleurs concernés ; il faut un service public de formation qui anticipe ces mouvements.

Il illustre à nouveau l’idée de Planification Écologique en rappelant que la première énergie économisée… c’est celle que l’on ne consomme pas. Ce simple paradigme implique en fait une reconversion totale de notre économie. Seule une planification rigoureuse et concertée, notamment avec les salariés, peut atteindre le résultat.

 

Le débat avec la salle nous a ensuite amenés à aborder les questions des déchets nucléaires, de la fusion, de l’impact « chimique » de la catastrophe de Fukushima, du transport de l’électricité etc.

 

Oui, vraiment, nous avons vécu une soirée riche en enseignements, un vrai temps d’Éducation Populaire !

 

 

 

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17 mars 2012 | Classé Dans Non classé

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