Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Les Européennes 2009 et les Régionales 2010 : la naissance du Front de Gauche (épisode 5)

Jean-Luc Mélenchon a créé officiellement le 1er février 2009 le Parti de gauche, lors du Congrès de Limeil-Brévannes. Il est élu président du bureau national.

Un secrétariat national consacré à l’écologie est spécifiquement fondé afin de marquer une différence nette entre les préoccupations socialistes (PS) et celles du Parti de gauche. Martine Billard est nommée co-présidente.

Dans le cadre des élections européennes de 2009, le Parti communiste accepte de s’unir à Jean-Luc Mélenchon, donc avec son parti politique le PG. L’alliance entre les communistes et le Parti de gauche donna naissance au « Front de gauche » en 2009.

En juin 2009, J-L Mélenchon est en tête de liste du Front de gauche dans une circonscription du Sud-Ouest pour ces élections européenne. Il est élu député européen avec 8,15 % des suffrages.

Déçu par cette expérience puisqu’il estime avoir moins de pouvoir encore qu’au Sénat en France, il décide alors de se présenter aux élections régionales de 2010. Dans la perspective des élections régionales de mars 2010, les formations parties prenantes se sont prononcées favorablement à la poursuite du Front de Gauche en l’élargissant même aux autres composantes de la gauche radicale (en particulier le NPA).

Mais cette hypothèse rencontre plusieurs difficultés. Des listes « Front de gauche » se constituent dans la plupart des régions.

Dans une déclaration commune, PCF, PG et Gauche unitaire, annoncent la création d’un comité de liaison permanent du Front de gauche en vue d’élaborer une plate-forme partagée et d’enraciner le Front de gauche (FDG) dans la durée.

Concernant les alliances avec d’autres forces politiques, la principale difficulté réside dans la stratégie d’alliance au deuxième tour. Le NPA s’oppose notamment à mener un exécutif régional avec le PS ou les Verts, contrairement au FDG qui souhaite (selon les cas) participer aux exécutifs. Aucun accord national n’est trouvé et seules trois régions trouvent un accord régional. Pour le PCF, ce sont les militants qui ont tranché dans chaque région.

Ce vote a lieu entre les 19 et 21 novembre 2009, la plupart des fédérations régionales se prononcent pour un Front de gauche à l’exception de cinq d’entre elles : Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardenne et Lorraine, pour lesquelles le PCF fait liste commune avec le PS dès le premier tour.

Cette situation est ainsi à l’origine de tensions au sein du PCF. En Bourgogne, en Bretagne et en Lorraine, plusieurs responsables communistes font dissidence pour rejoindre des listes du PG. Inversement dans les autres régions, plusieurs militants communistes font dissidence pour rejoindre des listes PS.

Durant l’hiver 2009, des discussions sont ainsi entreprises en vue de la constitution précise de listes du nom de : « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes », listes construites autour du Front de Gauche.

Plusieurs formations politiques s’associent alors au Front de Gauche (FDG) : Les Alternatifs, le PCOF (Parti communiste des ouvriers de France), le M’PEP (Mouvement politique d’éducation populaire) et République et Socialisme.

Le FDG se veut également ouvert « à toutes celles et tous ceux qui, à gauche, dans le mouvement social dans le monde du travail et de la culture, souhaitent élaborer et porter avec nous un programme qui réponde aux besoins de la population. »

Un temps partie prenante de l’accord national, la FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique) se retire finalement du rassemblement lors du processus de constitution des listes, au cours duquel elle s’estime lésée.

Après signature d’un accord national de répartition des têtes de liste entre le Parti communiste et le Parti de gauche, des listes « Ensemble » sont présentées au premier tour dans 17 régions.

Dans trois d’entre elles, le FDG s’allie avec le NPA. Le départ de la campagne officielle est donné le 10 janvier 2010, avec la participation annoncée de « toutes les forces nouvelles et existantes qui participent au Front de gauche ».

Dans un premier temps, J-L Mélenchon est pressenti en tant que tête de liste dans la région Languedoc-Roussillon mais il change d’avis lorsqu’il pressent que le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, peut (grâce à l’intervention paternelle), prendre la tête de l’EPAD. Ainsi, pour lutter contre ce népotisme, Jean-Luc Mélenchon se porte candidat dans les Hauts-de-Seine, symbole du capitalisme !

Mais les tractations avec ses alliés communistes n’aboutissent pas, et il accepte finalement de laisser la tête de liste au nouveau secrétaire national du parti, Pierre Laurent. La liste « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » obtient finalement 6,55 % des voix aux Régionales de 2010.

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