Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Le Front de Gauche veut rassembler toute la gauche française

(épisode 9)

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Aujourd’hui le Front de gauche rassemble à la fois des organisations qui en sont membres et est soutenu sans qu’elles n’appartiennent à ce cartel par différents groupes. Parallèlement, le Front de gauche propose des ralliements de personnalités via les différents Fronts : luttes, justice, front des femmes, des intellectuels, universitaires. Cette tactique reprend en grand partie la stratégie qui en son temps avait fait le succès du mouvement communiste international. Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a d’emblée été réservé sur une éventuelle alliance avec le Front de gauche, ses membres considérant les bases politiques du Front comme étant insuffisantes, posant notamment comme préalable une alliance « durable » incluant les élections régionales de 2010, et en toute indépendance du Parti socialiste.

Le NPA s’est dit ainsi « favorable à un accord durable de toutes les forces qui se réclament de l’anticapitalisme » autour de trois conditions : une unité « sur un contenu réel » anticapitaliste, une unité en lien avec le terrain et les luttes sociales et écologiques, une unité durable « qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain ». Le conditionnement d’un accord aux élections européennes à celui d’un accord aux élections régionales n’a finalement pas été accepté par le PCF et le PG, et le NPA a dénoncé ce qu’il qualifie de lancement unilatéral de la campagne du Front de gauche, avant que les discussions ne soient arrivées à leur terme. Le Conseil politique national vote donc le 8 mars 2009, à une écrasante majorité (96,3 %), un texte qui « prend acte du désaccord » avec le Front de gauche.

Christian Picquet, chef de file de l’association « Unir » qui a soutenu l’amendement minoritaire sur les européennes (16 %) puis le texte favorable à une participation au Front de gauche (3,7 %), estime toutefois que son parti ne peut raisonnablement pas se priver de cette alliance, souhaitant à ce titre qu’il la rejoigne « sans conditions ». Considérant que le NPA fait une « lourde faute politique », Christian Picquet annonce finalement le 8 mars 2009, lors du meeting de lancement du Front de gauche au Zénith de Paris, qu’il fonde son propre mouvement, la « Gauche unitaire », afin de participer au FDG, provoquant du même coup une scission au sein d’Unir et sa dissolution. La Gauche unitaire se présentera donc sur les listes du Front de gauche aux côtés des autres organisations signataires.

Le Front ne ferme toutefois pas la porte au NPA, soulignant des points de convergence en matière économique.

D’après le Front de gauche, les divergences portent essentiellement sur la question des relations avec le PS. Le PCF et le PG sont en effet généralement favorables à des accords de désistement avec les listes et candidats du PS entre les deux tours dans le cadre d’élections prévoyant deux tours de scrutin (ce qui n’est pas le cas des élection européenne), afin de ne pas permettre la victoire d’une droite minoritaire mais unifiée face à une gauche majoritaire mais divisée. Le Parti de gauche se dit également favorable à l’idée de gouverner avec le PS en cas de majorité à gauche, à la seule condition que ce gouvernement ne soit pas dominé par le « social-libéralisme », une perspective qu’il estime rejetée par le NPA.

Le 21 mars, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement, après avoir souhaité la constitution d’un vaste front incluant le Parti socialiste (rejetée par le PCF et le PG) et de longues discussions internes, décide finalement de ne pas participer au Front de gauche sur la base d’un désaccord de fond « quant à la manière de redresser la construction européenne ». Le rejet d’un amendement du MRC stipulant qu’« on ne (ferait) pas l’Europe sans et à plus forte raison contre les nations qui sont le lieu privilégié de l’expression démocratique et de la solidarité » sera à cet égard déterminant.

Cette décision provoque quelques dissidences au sein du MRC. Pour répondre à la multiplication de ces dissidences et à leur besoin d’organisation, plusieurs fédérations, comités locaux ou personnalités du MRC fondent une nouvelle organisation,« République et socialisme », nouvelle entité à part entière au sein du Front de gauche !

Le 14 mai, Jean-Pierre Chevènement annonce dans un communiqué de presse que le MRC appellera officiellement à voter blanc ou nul. Discussions avec la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE)

Dans un premier temps, bien que la Fédération pour une alternative sociale et écologique, approchée par le PG, se soit dite favorable à une « convergence de la gauche de transformation sociale » au travers d’une rencontre commune avec le NPA, le PCF et le PG, le PCF refuse de la considérer comme un interlocuteur valable, plusieurs de ses membres, les Communistes unitaires, en faisant partie.

Mais le 11 juin 2011, à la suite de la conférence nationale du PCF des 4 et 5 juin, la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE) annonce dans un communiqué son ralliement national au Front de gauche et son soutien à Jean-Luc Mélenchon pour les Présidentielles 2012.
Le 17 juin 2011, son adhésion est officialisée lors d’une réunion avec le PCF, R&S et le PG.

Discussions avec d’autres formations politiques qui n’ont pas abouti
Les Alternatifs rejettent une participation au Front de gauche le 21 mars 2009 en Assemblée générale. Cette option a été approuvée par 30 % des militants, contre 31 % pour une alliance avec le NPA et 35 % à une non-participation aux élections européennes, ces deux dernières propositions devant ensuite être départagées.
Réunis en coordination le 28 mars, les Alternatifs choisiront finalement de ne pas prendre part aux élections européennes à 55 % des voix, contre 41 % favorables à une alliance avec le NPA.

Lutte ouvrière (LO) a finalement annoncé son intention de présenter ses propres listes, au motif que des alliances dénatureraient sa position (à savoir faire « entendre une voix communiste révolutionnaire ») et s’estimant incapable, de toute manière, d’obtenir des élus au Parlement européen.
Après quelques rencontres formelles avec le Parti de gauche, le Parti ouvrier indépendant (POI) a décidé de ne pas prendre part aux élections européennes.

Le peuple de gauche

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