Et si l’on parlait du « coût du capital » ?

Pour réaliser son activité, une entreprise doit mobiliser deux types de ressources : le travail (fourni par les salariés) et le capital : l’argent pour investir, se développer, acheter de la matière première etc.

On le sait (on nous le répète assez), le travail a un coût : globalement, la rémunération des salariés et les cotisations sociales afférentes. Mais le capital a lui-même un coût : les pourvoyeurs de capital (banques, actionnaires) attendent eux aussi une rémunération sous la forme de dividendes et d’intérêts.

Comme le rappelle la CGT :

La Cour des comptes affirme que le coût du travail en France, compte tenu de la productivité horaire, se situe en dessous de la moyenne de celui de l’Union européenne, au sein de laquelle notre pays réalise 70 % de ses échanges. Selon l’Insee, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises en France a baissé de 6 points par rapport au début des années 1980, ce qui représente une économie de 100 milliards d’euros aujourd’hui pour les entreprises. À l’inverse, le coût du capital, c’est-à-dire la somme des intérêts versés et des dividendes payés aux actionnaires, a considérablement augmenté pendant la même période : le salaire moyen a doublé quand le montant des dividendes a été multiplié par 13. Les entreprises consacrent désormais plus d’argent à la rémunération des actionnaires qu’au financement des investissements productifs.

 

Une nouvelle fois, l’UMP remet sur la table la question du coût du travail et propose une « TVA sociale » pour le réduire. Sarkozy reste pathologiquement sourd aux chiffres avancés par l’INSEE, qui démontrent pourtant que :

« le coût de la main-d’œuvre ne constitue qu’une partie de la compétitivité-prix, qui ne constitue elle-même qu’une partie de la compétitivité d’un pays […]Ainsi, l’Allemagne est dans l’automobile la championne des exportations alors que le coût du travail dans cette industrie y est le plus élevé d’Europe. [Il y est] supérieur de 29 % à celui observé en France : 43,14 euros contre 33,38 euros ». Cela n’empêche pas le secteur automobile de contribuer « dans une large mesure à la dégradation du solde commercial de la France ».

 

Peu importent les chiffres, l’idéologie a la tête dure. A moins qu’il ne s’agisse que d’une question de courage politique. Poser la question du coût du capital, la plus pertinente selon nous, c’est en effet se demander quel rôle on assigne aux banque, redéfinir une politique publique d’investissement, encadrer les l’intérêt sur les prêts et fixer des limites à la rémunération de l’actionnaire – voire la supprimer purement et simplement par des nationalisations. Lire notre programme, « l’humain d’abord », pour voir nos propositions.

L’UMP a choisi quant à elle de ne pas se poser la question. Le PS renvoie le débat à des accords locaux qui devront « s’imposer à la Loi », tandis que son candidat refuse non seulement d’affronter le problème mais s’en va de plus cajoler les banquiers de la City.

Le vote utile ? Le vote Front de Gauche.

 

B. Jacquier / PG Ambérieu

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