Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Le Front de Gauche : une entité encore très jeune (épisode 7)

Le succès du Front de Gauche tient en partie à la personnalité et aux qualités d’orateur de Jean-Luc Mélenchon. Or, le FDG a aussi su trouver des dynamiques convergentes et a su tenir compte des expériences passées pour instaurer une logique unitaire qui ravive la mémoire d’une partie de la gauche.

Début 2011, Jean-Luc Mélenchon annonce qu’il se porte candidat à l’élection présidentielle.

Depuis plusieurs mois, il est parvenu, grâce à sa véhémence et un talent d’orateur indéniable, à faire une percée significative dans les médias, dénonçant le système médiatique qui prendrait en otage lecteurs, téléspectateurs, auditeurs, obligés d’entendre et de voir le spectacle des journalistes et politiques.

Pour se faire entendre, combattre la droite d’une part et les élites d’autre part, il adopte un discours très saignant. Le Front de gauche a positivement passé trois étapes électorales : européennes, régionales, cantonales. Une dynamique d’élargissement du périmètre originel des alliances (PCF, Parti de gauche, Gauche unitaire) est enclenchée, intégrant de nouvelles organisations.

L’aspiration de citoyens non « encartés » à rejoindre le mouvement se manifeste, témoigne d’un très important potentiel de la démarche. Le Front de gauche n’est pas un parti politique mais un navire abritant plusieurs équipées. Il se présente comme une coquille politique nouvelle, désormais capable de perturber des scénarios « à la papa » courus d’avance.

Un programme partagé est adopté, le caractère collectif de la campagne présidentielle est affirmé, et le couplage présidentielle/législatives est acquis.

Certes, le Front de gauche reste une construction fragile, parce que récente et expérimentale. L’espoir politique qu’il porte n’est alors au départ qu’un simple espoir.

Les dures expériences de l’unité au sein de la gauche…de la gauche (fait rarissime), le fait que continuent de subsister des formes locales d’union de la gauche ancienne manière (programme partagé), compliquent parfois les situations. La question du rapport de forces par rapport du Parti socialiste apparaît cardinale et beaucoup d’interrogations existent à propos de la capacité du PS (parti devenu sans complexe un parti social-démocrate) à sortir de son destin libéral.

Le Front de gauche a ainsi une responsabilité considérable : s’organiser et absorber le peuple de gauche qui se détournerait de l’option libérale prise par le PS depuis 1983.

Beaucoup de gens intéressés par la démarche FDG s’interrogent sur la place des partis, organisations et individus dans le rassemblement initié. De plus en plus de citoyens apprécient ce concept Front de gauche sans avoir besoin de porter une étiquette politique pour autant. Cette vision moderne attire aussi les militants du NPA ou de Lutte Ouvrière.

En 2011, les élections présidentielles sont donc préparées très tôt et poursuivent cette dynamique du rassemblement, recréant la mystique et la logique unitaires du Front populaire ou l’Union de la gauche.

Jean-Luc Mélenchon joue gros en 2012 pour l’élection présidentielle.

 

JEUDI 29 NOVEMBRE 2012 – VENEZ NOMBREUX !

A VOS AGENDAS !

RÉUNION PUBLIQUE SUR LE THEME DE « L’EMPLOI »

 

Le Front de Gauche vous invite à une assemblée citoyenne

Jeudi 29 NOVEMBRE – 18 h
Ancienne maison des Syndicats à BOURG
Salle 023

Le Changement c’est avec une politique de gauche et des réponses immédiates et collectives pour l’emploi, la ré-industrialisation et des droits nouveaux pour les salariés.

Avec :
Nicolas MARCHAND– membre du Conseil National et du collectif d’actions et de propositions pour l’emploi et l’industrie du PCF

Noëlle FAVIER – PCF Section Bourg en Bresse

Philippe LERDA Parti de Gauche – Bourg en Bresse
Des Syndicalistes d’entreprises de Bourg et sa périphérie

Ensemble luttes sociales et combats politiques permettront de repousser l’austérité, d’imposer une politique de gauche pour l’emploi, de faire vivre un projet écologiste, socialiste et républicain.

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Les élections cantonales de 2011 : le Front de Gauche insiste et persiste (épisode 6)

Le Front de gauche à clairement exprimé son intention de présenter des candidats dans un maximum de cantons.

Le FDG est cette fois élargi au M’PEP  qui a fait une demande d’adhésion nationale au front. Dans certains départements, les candidats sont présentés en commun avec le Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot ainsi que le Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement !

L’objectif pour le PCF est de récupérer la Seine-Saint-Denis (perdue en 2008 au profit du PS), de conquérir le Cher, de conserver l’Allier et le Val-de-Marne.

Mais les ambitions du Front de gauche se retrouvent compromises en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne car malgré des candidatures communes avec le NPA, EELV et le PS présentent un maximum de candidats communs.

Les candidats Front de gauche et alliés obtiennent finalement 10,38 % des voix au niveau national sur les cantons où le FDG était présent.

Avec 10,38 % des voix sur l’ensemble des cantons dans lesquels il présentait des candidats au premier tour, le Front de Gauche se place comme étant la deuxième force de gauche de France devant EELV.

La dynamique unitaire créée autour du Front de Gauche a permis d’enrayer le recul historique du PC.

Le Front de Gauche persiste et signe. Il faudra désormais compter avec lui.

 

6 Mois De François Hollande : Où Est Le Changement ?

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Les Européennes 2009 et les Régionales 2010 : la naissance du Front de Gauche (épisode 5)

Jean-Luc Mélenchon a créé officiellement le 1er février 2009 le Parti de gauche, lors du Congrès de Limeil-Brévannes. Il est élu président du bureau national.

Un secrétariat national consacré à l’écologie est spécifiquement fondé afin de marquer une différence nette entre les préoccupations socialistes (PS) et celles du Parti de gauche. Martine Billard est nommée co-présidente.

Dans le cadre des élections européennes de 2009, le Parti communiste accepte de s’unir à Jean-Luc Mélenchon, donc avec son parti politique le PG. L’alliance entre les communistes et le Parti de gauche donna naissance au « Front de gauche » en 2009.

En juin 2009, J-L Mélenchon est en tête de liste du Front de gauche dans une circonscription du Sud-Ouest pour ces élections européenne. Il est élu député européen avec 8,15 % des suffrages.

Déçu par cette expérience puisqu’il estime avoir moins de pouvoir encore qu’au Sénat en France, il décide alors de se présenter aux élections régionales de 2010. Dans la perspective des élections régionales de mars 2010, les formations parties prenantes se sont prononcées favorablement à la poursuite du Front de Gauche en l’élargissant même aux autres composantes de la gauche radicale (en particulier le NPA).

Mais cette hypothèse rencontre plusieurs difficultés. Des listes « Front de gauche » se constituent dans la plupart des régions.

Dans une déclaration commune, PCF, PG et Gauche unitaire, annoncent la création d’un comité de liaison permanent du Front de gauche en vue d’élaborer une plate-forme partagée et d’enraciner le Front de gauche (FDG) dans la durée.

Concernant les alliances avec d’autres forces politiques, la principale difficulté réside dans la stratégie d’alliance au deuxième tour. Le NPA s’oppose notamment à mener un exécutif régional avec le PS ou les Verts, contrairement au FDG qui souhaite (selon les cas) participer aux exécutifs. Aucun accord national n’est trouvé et seules trois régions trouvent un accord régional. Pour le PCF, ce sont les militants qui ont tranché dans chaque région.

Ce vote a lieu entre les 19 et 21 novembre 2009, la plupart des fédérations régionales se prononcent pour un Front de gauche à l’exception de cinq d’entre elles : Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardenne et Lorraine, pour lesquelles le PCF fait liste commune avec le PS dès le premier tour.

Cette situation est ainsi à l’origine de tensions au sein du PCF. En Bourgogne, en Bretagne et en Lorraine, plusieurs responsables communistes font dissidence pour rejoindre des listes du PG. Inversement dans les autres régions, plusieurs militants communistes font dissidence pour rejoindre des listes PS.

Durant l’hiver 2009, des discussions sont ainsi entreprises en vue de la constitution précise de listes du nom de : « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes », listes construites autour du Front de Gauche.

Plusieurs formations politiques s’associent alors au Front de Gauche (FDG) : Les Alternatifs, le PCOF (Parti communiste des ouvriers de France), le M’PEP (Mouvement politique d’éducation populaire) et République et Socialisme.

Le FDG se veut également ouvert « à toutes celles et tous ceux qui, à gauche, dans le mouvement social dans le monde du travail et de la culture, souhaitent élaborer et porter avec nous un programme qui réponde aux besoins de la population. »

Un temps partie prenante de l’accord national, la FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique) se retire finalement du rassemblement lors du processus de constitution des listes, au cours duquel elle s’estime lésée.

Après signature d’un accord national de répartition des têtes de liste entre le Parti communiste et le Parti de gauche, des listes « Ensemble » sont présentées au premier tour dans 17 régions.

Dans trois d’entre elles, le FDG s’allie avec le NPA. Le départ de la campagne officielle est donné le 10 janvier 2010, avec la participation annoncée de « toutes les forces nouvelles et existantes qui participent au Front de gauche ».

Dans un premier temps, J-L Mélenchon est pressenti en tant que tête de liste dans la région Languedoc-Roussillon mais il change d’avis lorsqu’il pressent que le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, peut (grâce à l’intervention paternelle), prendre la tête de l’EPAD. Ainsi, pour lutter contre ce népotisme, Jean-Luc Mélenchon se porte candidat dans les Hauts-de-Seine, symbole du capitalisme !

Mais les tractations avec ses alliés communistes n’aboutissent pas, et il accepte finalement de laisser la tête de liste au nouveau secrétaire national du parti, Pierre Laurent. La liste « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » obtient finalement 6,55 % des voix aux Régionales de 2010.

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

La préparation des élections européennes de 2009 (épisode 4)

Après l’échec des présidentielles de 2007, des municipales et des cantonales de 2008, aucune force politique ne prend réellement son envol à gauche.

Se profilent alors les élections européennes de 2009.

Pour l’heure, le plus grand moment pour la gauche radicale reste la campagne du « NON » au traité constitutionnel de 2005.

Mais ce « NON » ne s’est toujours pas organisé 4 ans après.

Autrement dit, le succès de 2005 n’a été suivi (en réelle nouveauté) que de la candidature antilibérale de José Bové lors des élections présidentielles de 2007.

Les différents groupes de la gauche radicale sont en effet allés en ordre dispersé à l’élection 2007 (comme d’habitude).

En 2007, la somme cumulée des candidats de cette « gauche radicale » atteint 9 % (environ 3,6 millions de voix), bien loin des encourageants 14 % lors élections de 2002 (environ 4 millions de voix).

Ainsi, comment fédérer cette force ? Comment rassembler cette autre gauche, la « vraie » ?

Telle est la problématique depuis 4 ans.

Ainsi, en 2009, une dynamique nouvelle naît pour les élections européennes.

Le Parti de gauche est créé. Il une sorte d’appendice du parti socialiste au départ, car le PG agglomère originellement des élus socialistes et écologistes. Très vite, les militants du PG appellent à la fondation d’un Front de gauche pour les élections européennes de 2009.

Le sénateur J-L Mélenchon quitte le groupe socialiste pour rejoindre le groupe communiste, républicain et citoyen au Sénat. La mécanique s’enclenche : il est rejoint par le PCF et par la Gauche unitaire animée notamment par Christian Picquet (ancien dirigeant trotskiste), qui a traversé différents groupes d’extrême gauche avant d’intégrer la direction de la LCR. Il avait été mis à l’écart lors de la fondation du NPA.

C’est la première phase de la dynamique unitaire qui s’enclenche pour les élections européennes de 2009 : le Front de gauche est (enfin) capable de rassembler plusieurs courants de la gauche radicale.

Pendant ce temps, le NPA (nouveau parti anticapitaliste) d’Olivier Besancenot, connaît une première crise de croissance et il est vite miné par des tensions internes, des logiques contradictoires et la tentation du repli sur soi, à l’instar du Parti Lutte Ouvrière.

Le Front de Gauche naît donc d’une entente de raison entre M-G Buffet (PCF) et J-L Mélenchon (PG). Dès le début, le PG a pourtant une épine dans le pied : il manque d’image propre, confondu qu’il est avec…le Front de gauche plutôt sous contrôle du PCF de M-G Buffet. Mais, le Front de Gauche est ainsi lancé à un moment opportun puisque le nouveau mode de scrutin de l’élection européenne ne nécessite pas une tête de liste nationale.

J-L Mélenchon est alors parachuté en Midi-Pyrénées…

 

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

Démission du PS fin 2008 et lancement du Parti de Gauche début 2009 (épisode 3)

En septembre 2008, lors du Congrès de Reims, Jean-Luc Mélenchon, à la tête de Trait d’Union, propose aux différents courants de la gauche socialiste de s’allier contre les principaux candidats que sont Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Martine Aubry qui incarnent un socialisme libéral.

C’est Benoît Hamon (du Nouveau Parti Socialiste) qui présente la motion intitulée « Un monde d’avance » et qui réunit cette gauche socialiste.

Mais les militants socialistes apportent majoritairement leur soutien à Ségolène Royal et la motion de Benoît Hamon n’arrive qu’en quatrième position avec moins de 19 % des suffrages.

Au lieu de soutenir Martine Aubry comme le fait Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon jette l’éponge, pressentant une victoire de Ségolène Royal qui flirte avec le centre (social-démocratie) et les idées libérales.

Il décide alors (avec Marc Dolez) de démissionner du Parti socialiste (en novembre 2008) pour créer un nouveau mouvement : le Parti de gauche (en février 2009), un peu à l’image de « Die Linke » en Allemagne.

L’objectif de ce nouveau parti est de mobiliser les forces de gauche contre le libéralisme en vue notamment des élections européennes de 2009.

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

La rupture au PS lors du référendum européen en 2005 (épisode 2)

Jean-Luc Mélenchon a pris de nouvelles libertés avec le Parti socialiste en 2005 : alors que les socialistes ont voté en interne « OUI » pour la Constitution Européenne (TCE), lui, décide de militer pour le « NON » et de faire campagne aux côtés de Marie-George Buffet (PCF), d’Olivier Besancenot (LCR) et de José Bové (Confédération paysanne).

Avec la victoire du « NON » au référendum, Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon mettent ainsi fin au « Nouveau Monde » et chacun crée un nouveau courant.

Henri Emmanuelli est à la tête d’Alternative socialiste.

Jean-Luc Mélenchon fonde Trait d’union ainsi que l’association PRS (Pour la république sociale) qui vise à faire de la gauche un camp clairement républicain et antilibéral.

Parce que Laurent Fabius est le seul candidat socialiste (lors des primaires à l’élection présidentielle) ayant milité pour le « NON » à la Constitution européenne, Jean-Luc Mélenchon lui apporte naturellement son soutien.

Or, après la désignation de Ségolène Royal aux primaires de 2006, J-L Mélenchon encourage tout de même la gauche à s’unir autour de la candidate PS pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

Les raisons historiques de la construction du Front de gauche

La victoire du NON en 2005 et la confirmation de l’image d’Olivier Besancenot à gauche du PS en 2007 (épisode 1)

La tentative visant à créer une nouvelle force politique à gauche est très ancienne.

Mais nous ne reviendrons pas très loin, seulement à compter de 2005 puisque le président de droite de l’époque, Jacques Chirac, fait un nouveau « cadeau » à la gauche (après celui de la dissolution de 1997).

En effet il permet la naissance d’une toute nouvelle mouvance de gauche qui se fait entendre très clairement avec le référendum sur le TCE (Traité de Constitution pour l’Europe).

Malheureusement, et malgré la large victoire du « NON » (2005), la vraie gauche reste en ordre dispersé, coincée dans ses fondations traditionnelles.

C’est ainsi qu’elle arrive à la Présidentielle de 2007 selon une forme des plus classiques.

Marie-George Buffet pour le PCF et Olivier Besancenot pour la LCR (ex-NPA) se préparent pour 2007 dans une pure dichotomie historique.

José Bové finit par obtenir les 500 signatures et vient un peu perturber l’ordre pré-établi pour cette Présidentielle de 2007.

Tout le monde connaît la suite et le résultat de 2007.

Les victorieux (à gauche) du référendum de 2005 (LCR, PCF) se font écraser par Nicolas Sarkozy, par une droite décomplexée.

Et le TCE finit par passer au Parlement juste après !

En 2007, M-G Buffet passe en dessous de la barre des 2% alors qu’elle se voulait depuis son arrivée à la tête du PCF, une représentante d’une mouvance cherchant à rassembler justement toute cette gauche déçue du PS depuis le tournant de la rigueur de 1983 et le virage libéral du gouvernement Jospin (le sommet de Barcelone de mars 2002, qui prévoie notamment une  » flexibilisation  » renforcée du marché du travail…)

Inversement, Olivier Besancenot permet à la LCR de devenir la référence à gauche de la gauche, avec un bien meilleur score (4,08%) que le PCF, lors de la Présidentielle de 2007.

Au lendemain de l’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy (2007), Olivier Besancenot crée le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Il est alors la référence à gauche du Parti Socialiste en 2007.

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